Null Alfred DUVAUCEL. 5 L.A.S. À sa soeur Sophie Duvaucel (1789-1827), femme de …
Description

Alfred DUVAUCEL. 5 L.A.S. à sa soeur Sophie Duvaucel (1789-1827), femme de lettres (qui sera la maitresse de Stendhal), chez M. Cuvier au Jardin des Plantes. 13 pp. in-4. Honfleur et « à bord de La Seine », novembre - décembre 1817. Adresses au dos avec marques postales. Belle et émouvante correspondance sur les préparatifs de son voyage aux Indes. Chaque jour le voyage est retardé et il s'impatiente. « Houssard [le capitaine] veut absolument quitter Honfleur demain ; on vient de remettre sur le pont les moutons, les cochons, les oies que le mauvais vent avait fait déposer à terre et dans 24 heures nous aurons salué la bonne Notre Dame de Grâce []. L'espoir de partir bientôt et la crainte d'avoir le même malheur que Mr Diard me retenaient sans cesse à bord du navire []. Mes tendresses respectueuses à Mr Cuvier à Mr Frédéric [Cuvier] dont je n'ai pas reçu la lettre et que j'embrasse malgré cela de tout mon coeur. Dis au premier que le petit baril d'esprit de vin coûte f. 179 []. Ma vie est celle d'un vrai marin ; quatre mois de navigation ne sont pas faits pour m'effrayer ; je ne quitte plus le bord où je me trouve par les soins et les attentions d'Houssard []. Mon voyage suffit aujourd'hui pour me rendre heureux : l'espoir si doux d'acquérir des richesses n'entre même pour rien dans le bonheur qu'il me faut ! []. Le baromètre que je consulte dix fois en 24 heures ne varie que de grande pluie à tempête []. Nous partons aujourd'hui pour les grandes Indes. Je ne te dirai pas tout ce que ce moment là a de triste et d'agréable ; c'est un mélange de plaisir, de peine, de joie, de chagrin qu'il est difficile de peindre. Je vais quitter pour longtemps et qui sait ? peut-être pour toujours ? ma famille, mon pays, mes amis [] ».

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Alfred DUVAUCEL. 5 L.A.S. à sa soeur Sophie Duvaucel (1789-1827), femme de lettres (qui sera la maitresse de Stendhal), chez M. Cuvier au Jardin des Plantes. 13 pp. in-4. Honfleur et « à bord de La Seine », novembre - décembre 1817. Adresses au dos avec marques postales. Belle et émouvante correspondance sur les préparatifs de son voyage aux Indes. Chaque jour le voyage est retardé et il s'impatiente. « Houssard [le capitaine] veut absolument quitter Honfleur demain ; on vient de remettre sur le pont les moutons, les cochons, les oies que le mauvais vent avait fait déposer à terre et dans 24 heures nous aurons salué la bonne Notre Dame de Grâce []. L'espoir de partir bientôt et la crainte d'avoir le même malheur que Mr Diard me retenaient sans cesse à bord du navire []. Mes tendresses respectueuses à Mr Cuvier à Mr Frédéric [Cuvier] dont je n'ai pas reçu la lettre et que j'embrasse malgré cela de tout mon coeur. Dis au premier que le petit baril d'esprit de vin coûte f. 179 []. Ma vie est celle d'un vrai marin ; quatre mois de navigation ne sont pas faits pour m'effrayer ; je ne quitte plus le bord où je me trouve par les soins et les attentions d'Houssard []. Mon voyage suffit aujourd'hui pour me rendre heureux : l'espoir si doux d'acquérir des richesses n'entre même pour rien dans le bonheur qu'il me faut ! []. Le baromètre que je consulte dix fois en 24 heures ne varie que de grande pluie à tempête []. Nous partons aujourd'hui pour les grandes Indes. Je ne te dirai pas tout ce que ce moment là a de triste et d'agréable ; c'est un mélange de plaisir, de peine, de joie, de chagrin qu'il est difficile de peindre. Je vais quitter pour longtemps et qui sait ? peut-être pour toujours ? ma famille, mon pays, mes amis [] ».

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